圣鞠斯特吧 关注:447贴子:4,922
  • 14回复贴,共1

【学术】圣鞠斯特,关于共和国制度的语录(又一惊天巨坑)

只看楼主收藏回复

一楼圣马丁前辈w
—————————————————————————————————————————————————
是的,我又又又又来开坑了。。还是老规矩先放原文,后面蹲楼里慢慢翻。。。(明明上次那个坑你还没填)
这个比较长,分章放


IP属地:美国1楼2020-08-03 02:54回复
    wiki上的原文前面还有一段大概是编者的介绍,五行差不多,但是我决定省略。
    ——————————————————————————————————————————————————
    FRAGMENTS SUR LES INSTITUTIONS RÉPUBLICAINES
    PREMIER FRAGMENT
    PRÉAMBULE
    Les institutions sont la garantie du gouvernement d’un peuple libre contre la corruption des mœurs, et la garantie du peuple et du citoyen contre la corruption du gouvernement.
    Les institutions ont pour objet de mettre dans le citoyen, et dans les enfants même, une résistance légale et facile à l’injustice ; de forcer les magistrats et la jeunesse à la vertu ; de donner le courage et la frugalité aux hommes ; de les rendre justes et sensibles ; de les lier par des rapports généreux ; de mettre ces rapports en harmonie, en soumettant le moins possible aux lois de l’autorité les rapports domestiques et la vie privée du peuple ; de mettre l’union dans les familles, l’amitié parmi les citoyens ; de mettre l’intérêt public à la place de tous les autres intérêts ; d’étouffer les passions criminelles ; de rendre la nature et l’innocence la passion de tous les cœurs, et de former une patrie.
    Les institutions sont la garantie de la liberté publique ; elles moralisent le gouvernement et l’état civil ; elles répriment les jalousies, qui produisent les factions ; elles établissent la distinction délicate de la vérité et de l’hypocrisie, de l’innocence et du crime ; elles assoient le règne de la justice.
    Sans institutions, la force d’une république repose ou sur le mérite des fragiles mortels, ou sur des moyens précaires.
    C’est pourquoi, de tout temps, la politique des voisins d’un peuple libre, s’ils étaient jaloux de sa prospérité, s’est efforcée de corrompre ou de faire proscrire les hommes dont les talents ou les vertus pouvaient être utiles à leur pays.
    Scipion fut accusé ; il se disculpa, en opposant sa vie entière à ses accusateurs : il fut assassiné bientôt après. Ainsi les Gracques moururent ; ainsi Démosthène expira aux pieds de la statue des dieux ; ainsi l’on immola Sidney, Barneveldt ; ainsi finirent tous ceux qui se sont rendus redoutables par un courage incorruptible. Les grands hommes ne meurent point dans leur lit.
    C’est pourquoi l’homme qui a sincèrement réfléchi sur les causes de la décadence des empires s’est convaincu que leur solidité n’est point dans leurs défenseurs, toujours enviés, toujours perdus, mais dans les institutions immortelles, qui sont impassibles et à l’abri de la témérité des factions.
    Tous les hommes que j’ai cités plus haut avaient eu le malheur de naître dans des pays sans institutions. En vain ils se sont étayés de toutes les forces de l’héroïsme : les factions, triomphantes un seul jour, les ont jetés dans la nuit éternelle, malgré des années de vertus.
    Parmi tous les cœurs qui m’entendent, il n’en est point, sans doute, qui ne soit saisi d’une horreur secrète à l’aspect de ces vérités tristes.
    Ce furent elles qui m’inspirèrent le dessein généreux d’effectuer la garantie pratique du gouvernement, par l’amour du bien, devenu la passion de tous les citoyens. Ce furent ces vérités tristes qui, me conduisant au-devant des orages et des jalousies que j’entrevoyais, me firent concevoir l’idée d’enchaîner le crime par des institutions, et de faire pratiquer à tous la justice et la probité dont j’avais proféré les noms sacrés…
    J’avais aussi l’idée touchante que la mémoire d’un ami de l’humanité doit être chère un jour. Car enfin, l’homme obligé de s’isoler du monde et de lui-même jette son ancre dans l’avenir, et presse sur son cœur la postérité, innocente des maux présents…
    Dieu protecteur de l’innocence et de la vérité, puisque tu m’as conduit parmi quelques pervers c’était sans doute pour les démasquer !…
    La politique avait compté beaucoup sur cette idée, que personne n’oserait attaquer des hommes célèbres, environnés d’une grande illusion… J’ai laissé derrière moi toutes ces faiblesses ; je n’ai vu que la vérité dans l’univers, et je l’ai dite…
    Les circonstances ne sont difficiles que pour ceux qui reculent devant le tombeau. Je l’implore, le tombeau, comme un bienfait de la Providence, pour n’être plus témoin de l’impunité des forfaits ourdis contre ma patrie et l’humanité.
    Certes, c’est quitter peu de chose qu’une vie malheureuse, dans laquelle on est condamné à végéter le complice ou le témoin impuissant du crime…
    Je méprise la poussière qui me compose et qui vous parle ; on pourra la persécuter et faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu’on m’arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux…
    Il est essentiel, dans les révolutions, où la perversité et la vertu jouent de si grands rôles, de prononcer très nettement tous les principes, toutes les défini¬tions. Il arrive un moment où ceux qui ont le plus d’esprit et de politique l’emportent sur ceux qui ont le plus de patriotisme et de probité. Malheur à ceux qui vivent dans un temps où la vertu baisse les yeux, la rougeur sur le front, et passe pour le vice auprès du crime adroit ! Malheur à ceux qui vivent dans un temps où l’on persuade par la finesse de l’esprit, et où l’homme ingénu au milieu des factions est trouvé criminel, parce qu’il ne peut comprendre le crime ! Alors toute délibération cesse, parce que, dans son résultat, on ne trouve plus, et celui qui avait raison, et celui qui était dans l’erreur ; mais celui qui était le plus insolent et celui qui était le plus timide. Toute délibération cessant sur l’intérêt public, les volontés sont substituées au droit : voilà la tyrannie.
    Je n’aime point les mots nouveaux ; je ne connais que le juste et l’injuste ; ces mots sont entendus par toutes les consciences. Il faut ramener toutes les défini¬tions à la conscience : l’esprit est un sophiste qui conduit les vertus à l’échafaud.
    Il est des imputations faites par l’esprit hypocrite, auxquelles l’homme sincère et innocent ne peut répondre. Il est tels hommes traités de dictateurs et d’ambitieux, qui dévorent en silence les outrages. Quel est le puissant, de celui qui traite impunément un homme de dictateur, ou de celui qui est traité ainsi ?…
    Il faut substituer, par les institutions, la force et la justice inflexible des lois à l’influence personnelle. Alors la révolution est affermie ; il n’y a plus de jalousies, ni de factions ; il n’y a plus de prétentions, ni de calomnies.
    Les institutions ont pour objet d’établir de fait toutes les garanties sociales et individuelles, pour éviter les dissensions et les violences ; de substituer l’ascendant des mœurs à l’ascendant des hommes.


    IP属地:美国2楼2020-08-03 02:55
    回复
      广告
      立即查看
      语录第一
      序文
      各个政府机制是一个自由民族的政府用来对抗道德风气的腐败,以及人民和公民对抗政府腐败的保障力量。
      这些制度的目的,是给予公民以及孩子们一种用以反抗不公的,合法又便于使用的抵抗力量;它们用来迫使地方执法官及年轻一代遵从美德;用来给予人们勇气和节俭的品质;使他们变得公正而[对美德]敏感;使他们互相关心;使人们关系变得和谐;使人民的家庭与个人生活尽可能少地受到威权法律的约束;使各个家庭团结起来,公民们互相亲爱;使公共利益置于一切利益之上;遏止一切犯罪的欲望;让[人的本性的]自然与纯洁成为所有人的追求,以及为了建立一个[共同的]祖国。
      这些制度是公共自由的保障;它们使政府和国家道德化;它们谴责造成党派纷争的嫉妒心;它们能够明确区分真理与伪善,无辜与罪恶;它们确立了的公正[的不可动摇的地位]。
      没有制度,共和国的力量只能依靠个别人的弱小的力量或不稳固的措施。
      这就是为什么,一直以来,如果一个自由的民族的政治繁荣,她的邻国就会拼命地腐蚀那些拥有才能美德,对国家有用处的人,或使他们受到驱逐。
      西庇阿受人指控;他为自己辩护,以生命来反驳指责者;不久之后他被暗杀了。那些希腊人也是这样灭亡的;同样,狄摩西尼在神的雕像脚下死去;人们烧死西德尼、巴纳菲尔德亦是如此;这样结束生命的,还有所有那些因不可腐蚀的勇气而受人畏惧的人们。伟大的人决不是在病榻上死去的。
      这就是为什么,一个认真地反思过帝国没落的原因的人,就会明白国家的坚固不在于它的保卫者们––––这些人总是受人嫉妒,总会失去––––而在于它不朽的、不可逾越的法律制度,以及党派纷争的终结
      所有我提到的这些人名,都很不幸地生于没有没有法律制度的国家。英勇精神的力量支撑着他们,却是徒劳:党派纷争,一日占了上风,便将他们遗弃在永久的黑夜里,尽管国家[在此之前]多年奉行美德。
      所有认真倾听我的话的心灵,毋庸置疑,没有一个不被这些悲伤的事实带来的恐惧所占据
      这些使我产生了强烈的愿望,使政府能够给予切实可行的保障,并且由于对善的热爱,它也成为了所有公民的追求。正是这些悲伤的事实,使我直面暴风雨与我所窥见的嫉妒心,使我产生了利用法律制度来牵制犯罪的想法,亦是为了使每个人去践行公平[的美德]和所有那些我念出的神圣的人名所拥有的正直……


      IP属地:美国3楼2020-08-03 04:46
      回复
        (在译下半段,有一段看得很燃真的,发现圣鞠斯特和罗伯斯庇尔的演讲风格真是从本质上不同,感觉圣鞠斯特超浪漫,他的话语有一种奇妙的煽动力。)


        IP属地:美国来自iPhone客户端4楼2020-08-03 09:29
        回复
          语录第一下半段
          ——————————————————————————————————————————————————
          我也能理解,对一位人道主义之友的回忆,有一天将变得何等珍贵。因为毕竟,一个不得不孤立于世界,并独自将锚抛向未来,心中挂念着后世的人,在他所在的悲惨的时代是无辜的。
          神,纯洁与真实的守护者,你既引导我察觉到堕落的人,毋庸置疑,是为了让我揭露他们[的罪行]!…
          政治正是基于这一点:没有人敢于指责身上笼罩着光环的大人物…我将这些软弱之处甩在身后,我只看得见世间的真相,并对你们言讲…
          见到[那些殉道者的]墓碑便退缩的人,才会觉得情势艰难。墓碑,我向它祈祷,正如上苍的仁慈,企盼它从此,不再成为危害祖国与人道的罪行免受惩处的见证。
          的确,逃避不幸的生活没什么大不了的,不再麻木地成为同谋,或目睹了罪恶却无能为力。
          我鄙夷我的这副能够对你们讲话的身躯;人们可以尽情迫害它,使这肉体死去!但我将反抗人们将我这条独立的,生于世纪与天堂的生命夺走…
          在一场美德与恶意决定的革命中,必须要做的便是清晰明白地宣布各项原则,各种定义。也许某一刻,那些拥有政治头脑的人会胜过那些拥有爱国之心的正直的人。对于这些活在一个美德不得不羞愧低头,并被视为缺陷与精明的恶行并论的时代的人来说,这是多么不幸!对于这些活在一个人们用微妙的心思互相欺骗,而纯洁的人因不懂犯罪被各党派视作罪犯的时代的人来说,这是何等悲惨!在这样的时代里人们停止了思考,因为,其最终结果是,不再有保持着理智与否的人,只有最粗鲁无礼与最懦弱的人。一切有关公共利益的思考都停止了,人们的意志为权利所代替:看,这就是暴政。
          我不喜欢新鲜的字眼;我只认得公正与不公正,这些词是人们良心所熟知的。必须让所有的定义都回归人的良知:人的灵魂是个诡辩家,它将各种美德送上绞刑架。
          对伪善的灵魂做出的指责,真诚而正直的人无法回答。有这样的人被当做独裁者和野心家,却只能无声地咽下这些诘责。指责他人为独裁者却能不受惩处的人,和被指责为独裁者的人,究竟谁才是那个掌握着权力的人?…
          应该通过各种法律制度,用武力与法律的公正严苛,代替个人的影响力。如此革命能够变得稳固;不再有嫉妒的心,亦不再有党派相争;不再有做作的行为,也不再有攻击诽谤。
          这些制度的目的是实际地建立对社会与个人的保障,并避免纷争与暴力冲突,用民众道德观念的提高代替个人权力的上升。


          IP属地:美国5楼2020-08-04 01:27
          回复
            以下,语录第二原文
            第二章长一点
            ——————————————————————————————————————————————————
            DEUXIÈME FRAGMENT
            DE LA SOCIÉTÉ
            La Société n’est point l’ouvrage de l’homme, elle n’a rien de commun avec l’institution des peuples. Cette institution fut une seconde association qui donna aux hommes un génie nouveau, de nouveaux intérêts. Obligés de se soutenir par la violence et par les armes, ils attribuèrent à la nature les besoins qui ne leur étaient venus que de l’oubli de la nature. Il fallut donner à ces grands corps politiques des proportions et des lois relatives, afin de les affermir… L’on s’accoutuma à croire que la vie naturelle était la vie sauvage. Les nations corrompues prirent la vie brutale des nations barbares pour la nature ; tandis que les unes et les autres étaient sauvages à leur manière, et ne différaient que de grossièreté.
            La société politique n’a point, comme on l’a prétendu, fait cesser l’état de guerre ; mais au contraire elle l’a fait naître, en établissant entre les hommes des rapports de dépendance qu’ils ne connaissaient pas auparavant.
            Tout ce qui respire sous la loi naturelle est indépendant de son espèce, et vit en société dans son espèce.
            Tout ce qui respire sous une loi politique, ou une loi de force, est en guerre contre ce qui n’est point sa société, ou ce qui n’est point son espèce.
            L’indépendance des êtres de même espèce entre eux est fondée sur les rapports ou sur les lois qui les unissent. Unis par ces rapports ou ces lois, ils se trouvent en état de force contre une autre espèce que la leur.
            Les animaux de même espèce n’ont point formé de sociétés particulières, armées les unes contre les autres.
            Les peuples cependant se sont armés contre les peuples.
            Tous les êtres sont nés pour l’indépendance ; cette indépendance a ses lois, sans lesquelles ils languiraient isolés, et qui, en les rapprochant, forment la société. Ces lois dérivent des rapports naturels ; ces rapports sont les besoins et les affections. Ces besoins et ces affections ne donnent à aucun le droit de conquête sur les autres ; car cette conséquence détruirait son principe. Ils produisent ce qu’on appelle le commerce, ou l’échange libre de la possession.
            Selon la mesure de leurs besoins ou de leurs affections, les animaux s’asso¬cient plus ou moins. On les voit presque toujours par troupeaux, si ce n’est que l’avarice de l’homme les effraie. Ils se rencontrent, sans se maltraiter ni se fuir. Le plus sensible, le plus intelligent de tous, l’homme, naît pour une société plus parfaite, pour des rapports plus étendus, pour des plaisirs plus vifs, et pour les délices de l’indépendance.
            Les hommes forment donc une société naturelle qui repose sur leur indépen¬dance. Mais un peuple en corps (puisqu’il existe des peuples) forme une force politique contre la conquête. L’état social est le rapport des hommes entre eux ; l’état politique est le rapport des peuples.
            On voit que les hommes, se traitant eux-mêmes en ennemis, ont tourné contre leur indépendance sociale la force qui n’était propre qu’à leur indépendance exté¬rieure et collective ; que cette force, par le contrat social, est devenue une arme à une portion du peuple pour opprimer le peuple entier, sous prétexte de le défendre contre ses membres et contre des ennemis étrangers.
            Si tel fut l’objet du contrat social de conserver l’association, les hommes dans ce sens sont considérés comme des bêtes sauvages qu’il a fallu dompter. En effet, par le contrat, tous vivent armés contre chacun, comme une troupe d’animaux de diverses espèces inconnues l’une à l’autre et tout près de se dévorer. La sûreté de tous est dans l’anéantissement de chacun, au lieu qu’on la trouve si simplement dans leur indépendance.
            Je crois pouvoir dire que la plupart des erreurs politiques sont venues de ce qu’on a regardé la législation comme une science difficile. De là, l’incertitude et la diversité des gouvernements. De pareilles idées devaient perpétuer les peuples dans l’esclavage ; car, en supposant l’homme farouche et meurtrier dans la nature, on n’imaginait plus d’autre ressort que la force pour le gouverner.
            Néanmoins, comme dans la république l’intérêt d’un seul est protégé par la force de tous, et que tous et chacun sont, non point unis, mais liés par la pression, la république, par la nature de la convention, a fait un contrat politique, ou de force, entre chacun et tous, et ce contrat politique forme un pacte social. Mais quelle violence, quelle faiblesse dans ce corps dénué de liaisons, dont le mécanisme stérile est comme un arbre dont les racines et les branches suspen¬dues ne toucheraient pas le tronc ! Ces sociétés ressemblent à des traités de pirates qui n’ont d’autre garantie que le sabre. Ces brigands ont aussi un pacte social sur leurs navires.
            On a mal appliqué le principe politique : il n’appartenait qu’au droit des gens, c’est-à-dire qu’il était de peuple à peuple. Cela même est une loi de nos institu¬tions : ce ne sont point les hommes, mais les États qui se font la guerre.
            Il n’y a guère lieu de concevoir maintenant que les peuples, renonçant à leur orgueil politique, tant qu’ils seront régis par le pouvoir, se remettent sous la loi de la nature et de la justice ; que, venant à s’envisager comme les membres d’une même famille, ils retranchent de leur cité l’esprit particulier qui les rend ennemis, et l’amour des richesses qui les ruine. Les âmes bienfaisantes qui se livrent à ces illusions connaissent peu toute l’étendue du chemin que nous avons fait hors de la vérité. Ce rêve, s’il est possible, n’est que dans un avenir qui n’est point fait pour nous.
            Il faut donc, sans chercher inutilement à mettre des rapports de société entre les peuples, se borner à les rétablir entre les hommes. Ces peuples, plus ou moins éclairés, plus ou moins opprimés, ne peuvent en même temps recevoir les mêmes lois. Il en est autrement d’une république où toutes choses ont une progression commune.
            Cependant, un peuple qui se réforme et se donne des lois véritablement humaines, entouré de peuples inhumains, doit, pour la durée de sa propre harmonie, ôter de sa politique extérieure tout ce qu’il peut sagement en ôter sans compromettre l’État. Car un peuple qui se gouvernerait naturellement et renon¬cerait aux armes serait bientôt la proie de ses voisins ; et, si ce peuple renonçait au luxe et au commerce pour une vie simple, ses voisins s’enrichiraient de ses privations, et deviendraient si puissants qu’ils l’accableraient bientôt. Les maîtres qui les dominent auraient d’autant plus d’intérêt à le faire qu’ils auraient tout à craindre de l’exemple et de la population de cette société indépendante.


            IP属地:美国6楼2020-08-04 01:33
            回复
              L’ordre social, dit très bien Rousseau, est la première de toutes les lois. Un peuple, quelle que soit son administration, doit vivre avec les peuples qui l’entourent, comme ils vivent avec lui. À proprement parler, il n’existe point de rapports entre les nations ; elles n’ont que des intérêts respectifs, et la force fait le droit entre elles.
              Ce n’est pas qu’en prenant en elles-mêmes les idées de justice, on ne trouve entre les peuples des principes de morale et de raison qu’ils doivent respecter ; mais ces idées-là n’ont point de sanction. Un peuple ne peut pas déclarer la guerre à ses voisins, s’il n’a quelque sujet de s’en plaindre ; mais, s’il leur fait une guerre inique, qui peut l’en empêcher ?
              Une considération qui, selon quelques-uns, légitime la guerre et le droit de conquête, c’est de savoir ce que doit devenir l’excès de population d’un peuple, lorsque le sol ne suffit plus à ses besoins. Faut-il qu’un peuple égorge sa jeu¬nesse, pour ne point troubler la paix étrangère ? Ou faut-il que, par des institutions criminelles, comme à Lacédémone, il prévienne son accroissement ? Il suit de là qu’il existe au moins une loi morale entre les peuples : c’est l’inutilité de conquérir, tant que le sol leur suffit.
              De cette idée, que la guerre est légitime par cette nécessité de conquérir, semble découler le principe de la dissolution des premières sociétés, et la preuve que les hommes sont naturellement dans un état de guerre. Car on en peut induire que, les familles s’étant accrues, l’homme au sein d’une petite société s’arma contre l’homme pour étendre son champ, et qu’il fallut une loi politique pour comprimer cette violence intérieure.
              Mais si l’on examine que la férocité de peuple à peuple tient à leur isolement, et que d’homme à homme tout est identité ; si l’on examine que le mouvement qu’occasionnerait entre les hommes leur trop grand nombre se porterait comme un tourbillon aux extrémités et ne réagirait point contre son centre : on voit que l’excès de population ne peut troubler que les anxiétés voisines. Tout au plus, je dirai donc que la conquête est l’origine de l’institution des peuples, et que. la terre étant couverte d’habitants, il se fit des agrégations pour s’attaquer et se repousser. Les émigrations du Nord, il y a mille ans, l’attestent : ces hommes, cruels envers les autres peuples, étaient sans doute paisibles dans leur patrie, ou ils l’auraient détruite et s’y seraient fait place. On a découvert dans l’Amérique des îles peuplées : là, il semble que, l’émigration étant impossible, la force devait refluer sur elle-même : mais, ou la terre leur suffisait, ou ils formaient divers peuples qui s’exterminaient.
              Je me suis fait à moi-même ces difficultés pour les prévenir. Il est clair, d’après cela, que les peuples, à cause de l’accroissement de la population, sont dans l’état de guerre, ce qui nécessite une loi politique entre eux. Mais il est clair aussi que le même état de guerre n’existe plus d’homme à homme, et que conséquemment la force ne doit point rentrer dans la cité.
              Maintenant, je vais examiner l’excès de la population, s’il est véritablement un excès en lui-même, ou s’il est simplement relatif. Les émigrations du Nord n’arrivèrent point parce que le territoire ne suffisait point à ses habitants, mais à cause de certaines mœurs qui privaient ces peuples d’industrie. L’esprit de conquête n’est point né de la misère, mais de l’avarice et de la paresse. Les colonies de Carthage ne prouvent point un excès de population, mais un dessein particulier d’étendre son commerce et sa domination. Les colonies grecques avaient un autre principe : la Grèce n’était point trop peuplée, mais elle était guerrière et n’était point commerçante ; et, loin que l’on puisse citer l’exemple d’une seule guerre et d’une seule colonie produites par la fécondité d’un pays, l’une et l’autre ne furent jamais qu’une marque d’altération.
              L’insuffisance du territoire ne prouve point un excès de population, mais la stérilité de l’administration.
              En vain me dit-on que l’homme naît sauvage ; on dit aussi qu’il naît pour la société. Si l’homme était né purement sauvage, il ne serait point né pour la société, mais pour se détruire…
              Je laisserais la question comme je l’ai trouvée, si la nature même de cet ouvrage ne m’obligeait de la résoudre. Car, enfin, si je prétends que les hommes ne sont point faits pour un état de guerre, et que leur fécondité nécessite la guerre, je me trouve en contradiction avec le principe de la société que j’établis.
              Je ne connais pas encore un seul exemple d’une guerre entreprise à raison d’une fécondité positive.
              Le monde, tel que nous le voyons, est presque dépeuplé ; il l’a toujours été. La population fait le tour de la terre et ne la couvre jamais tout entière. Je n’ose dire quel nombre prodigieux d’habitants elle pourrait nourrir ; et ce nombre ne serait pas encore rempli, quand le fer n’aurait pas immolé la moitié du genre humain. Il me semble que la population a ses vicissitudes et ses bornes en tout pays, et que la nature n’eut jamais plus d’enfants qu’elle n’a de mamelles.
              Je dis donc que les hommes sont naturellement en société et naturellement en paix, et que la force ne doit jamais avoir de prétexte pour les unir ou les diviser.


              IP属地:美国7楼2020-08-04 04:14
              回复
                至于为什么这篇没有关于词句译法的探讨:因为太多了……
                否则我可能会累死,真的我现在就很理解出版社的人。法译英的工作量可能也就是法译中的十分之一。
                另:版权的问题,因为原文的资料都属于公共领域,所以不限印刷和转载。至于翻译,算是为了造福法革圈内的同好(因为本人的法语目前也没有很精……)如果能帮上法革圈那些不会法语的人一点忙,让他们不需要对法革这个领域望而生畏,我就可以满足得起飞了。_(:з」∠)_


                IP属地:美国9楼2020-08-04 09:07
                收起回复
                  广告
                  立即查看
                  接上语录第二
                  ——————————————————————————————————————————————————
                  人们视彼此为仇人,用本应永于保护他们外界集体的独立性的力量,与他们自己的社会独立性为敌。这种力量,按社会契约论来说,成为了一部分人用来压迫整个人民的武器,以防范其自己的成员与国外的敌人为托辞。
                  如果社会契约的目的就是为了保护人们之间的联合,那么从这种意义上来说,人类则是被视作了必须驯服的野蛮的牲畜。事实上,恰恰相反,每个人都武装起来与他人敌对,就像一群互不相识的不同物种的动物,随时想要吞噬掉彼此。公共的安全等同于每个个体的毁灭,而不是保持着独立性。
                  我认为自己可以这样说,大多数的政治失误的原因在于,人们将法律的制定视为一门艰深的学问。由此则有了不确定性,以及各种政体之间的差异。这样的观点使人类永远停留在奴役的状态中;因为,如果假设残忍好杀是人的天性,除了诉诸暴力我们再也没有别的办法可以治理他们了。
                  然而,正如在共和国中,个人的利益被集体的力量保护着,且所有人不是被统一起来,而是由于受到压迫而联合起来,共和国由于其公约的性质,以及个体与集体之间的力量,建立了一种政治契约,而这种政治契约形成了社会协定。然而这样,就像一棵树的树根与树杈悬挂着,与树干毫不相连,这种徒劳的结合原理是怎样的暴力,有着何等缺陷啊!这样的社会就像海盗们之间的约定,除了佩刀,没有任何保障。这些强盗们在航行时,也有着他们的社会协约。
                  人们不懂得应用政治的原则:人民的权利构成政治基础,也就是说,由人民产生的权利用于人民。这也是我们政治制度的一条法则:互相引起战争的决不是人,而是国家。


                  IP属地:美国10楼2020-08-05 05:10
                  回复
                    接上语录第二
                    ——————————————————————————————————————————————————
                    没有理由相信,舍弃了引以为豪的政治性,人们还能在权力统治下遵循自然与公正的法则;没有理由相信,视彼此为同一个家庭的成员的人们,能够舍弃敌对的意志,以及败坏他们的对财物的热爱。不受蒙蔽的善良的灵魂,不知道我们已背离了真理多远。这些人的幻想,如果可能实现的话,那也只能是在未来,无关现在。
                    我们应当局限于恢复人与人之间的联系,而不是做无用功,将社会的联系强加于人的头上。这些不同的人们,教育水平有高有低,受压迫的程度或多或少,不可能同时接受同样的法律。不是这样的话,一个共和国内所有事物就都能够共同发展了。
                    然而,一个经历过改革,并拥有真正人性化法律的国家的人,处在其他非人性化的国家中间,应当为了其自身的和谐,应当在不危害到国家的情况下尽可能地减少对外政治。因为一个自然地治理着的国家放下了武器,就很快会成为邻国的猎物;并且,如果这个国家的人不喜奢华的生活与商业贸易,宁愿过简朴的生活,邻国就会因其物资匮乏而变得富有,并且很快就会变得强大而将其压垮。控制着人们的统治者们一定会这样做的,因为他们对独立社会的人民们感到畏惧。
                    卢梭说得很好,社会秩序是一切法律之首要。人民不论其治理国家的方式如何,都处在其他国家的人民之间,他们就像与它共生。严格来说,不存在国际关系这一说;国与国之间有的只是各自的利益,权利要拿国力说话。


                    IP属地:美国11楼2020-08-05 08:18
                    回复
                      🇫🇷语确实是我知识盲区了……支持猫姬!


                      IP属地:美国来自iPhone客户端13楼2020-08-06 17:46
                      回复